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En décembre, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) annonçait déjà que 2020 serait l’une des trois années les plus chaudes jamais observées. Le programme Copernicus, qui gère les satellites européens d’observation de la Terre, vient préciser le diagnostic. Son bilan: 2020 se range ex æquo avec 2016 pour ce qui est des températures globales. En Europe, c’est même l’année la plus chaude jamais enregistrée.

Pourquoi on en parle. Vous avez l’impression de voir revenir la même actualité tous les quelques mois? Nous aussi. Le constat est sans appel: notre planète voit ses températures moyennes monter. Depuis 2011, elle a même connu sa décennie la plus chaude depuis le début des observations.

Un réchauffement hétérogène. Lorsqu’on dit que la planète est sur la trajectoire d’un réchauffement de +3°C d’ici la fin du siècle, on raisonne le plus souvent à l’échelle globale. Mais dans les faits, ce réchauffement est hétérogène, certaines zones géographiques voient leurs températures moyennes augmenter plus vite que d’autres. En Suisse, il est par exemple deux fois plus rapide que la moyenne mondiale.

  • A cet égard, 2020 marque pour le vieux continent un triste record: l’année a été 1,6°C plus chaude en Europe que sur la période de référence 1981-2010.

  • En Europe, l’hiver 2020 a même été 1,4°C plus chaud que l’hiver 2016.

  • Et ce n’est pas la région la plus durement touchée. A titre de comparaison, en Sibérie du nord et en Arctique, les températures moyennes annuelles sont même 6°C plus élevées que sur la période 1981-2010.

Des phénomènes météorologiques cycliques, tels qu’El Niño ou son pendant opposé La Niña peuvent aussi influencer les températures locales. 2016 était marqué par un fort épisode El Niño favorisant le réchauffement des eaux de surface. 2020, au contraire, a connu un épisode La Niña qui tend à faire diminuer les températures moyennes. Et malgré tout, 2020 a été, en moyenne, aussi chaude que 2016.

La concentration en CO2. En 2020, les émissions de gaz à effet de serre liées aux activités humaines ont certes légèrement décru en 2020 du fait de la pandémie. De quoi ralentir l’augmentation, mais cela reste insuffisant: la concentration de CO2 dans l’atmosphère a atteint son maximum en mai 2020 avec 413 ppm (parties par million).

 

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Vincent-Henri Peuch, directeur du service de surveillance de l’atmosphère de Corpernicus, a indiqué dans un communiqué:

«La concentration en CO2 a moins augmenté en 2020 qu’en 2019, mais il ne faut pas s’en satisfaire trop vite. Jusqu’à nous atteignons la neutralité carbone, le CO2 va continuer de s’accumuler dans l’atmosphère, où il aggravera le changement climatique.»

Les autres signes à suivre. Symptôme le plus évident du réchauffement climatique, la hausse des températures n’est évidemment pas le seul. Fin 2020, l’OMM dévoilait un site de présentation des principaux indicateurs du changement climatique, et leur état en 2020.

  • Les niveaux de gaz à effet de serre, souvent décomptés en tonnes d’équivalent CO2, mais le CO2 n’est pas le seul: y figurent aussi le méthane CH4 ou le N2O.

  • La survenue d’événements climatiques extrêmes: feux de forêt, inondations, sécheresses, vagues de chaleur, vagues de froids, et tempêtes voire ouragans ou cyclones.

  • Les épisodes de vagues de chaleur océanique, qui causent des ravages en matière de biodiversité marine. Ce sont en effet les océans qui absorbent, à 90%, l’excédent de chaleur accumulé par la Terre.

  • Le niveau de la mer, qui croît en moyenne de 3mm par an.

  • La masse des glaciers sur Terre,

  • L’étendue saisonnière des mers de glace (par exemple en Antarctique et en Arctique),

  • Et enfin le niveau d’acidification des océans, conséquence directe de leur absorption d’une partie de l’excédent de CO2. Ce phénomène présente de grands risques pour les écosystèmes marins, par exemples les coraux.

[Source : heidi.news]